Deux textes m’inspirent à écrire ce court texte ce soir : la philosophie de la non violence de Jean Marie Muller et l’article de Isabelle Garo intitulé Deleuze, Marx et la révolution : ce que rester marxiste veut dire.
Le premier texte m’apprend à problématiser la question de la violence en saisissant sa portée psychanalytique. Ce qui me permet à un certain niveau de partager l’idée de Achille Mbembe sur la relation de la violence et la démocratie. On a toujours l’illusion de la non violence en démocratie. Pourtant, la démocratie est entachée de la violence sournoise et habituelle. En se basant sur la pensée kantienne, Muller comprend la violence par l’amour de soi. L’égoïsme fait éclater la violence. La violence devient un choc de deux égoïsmes et l’affrontement de deux narcissismes.
La conception spinoziste , pour faire plaisir à mon ami, est un peu intéressant sur certains points en estimant que l’envie et la jalousie sont deux éléments qui pourraient expliquer le comportement de l’homme quand celui ci n’est pas animé de raison. La violence si je comprends Spinoza est liée aux affects. Partant de ces considérations , le philosophe va proposer à partir de Gandhi en révisant la position de Levinas l’exigence de la non- violence et le rapport de vérité et violence de Eric Weil comme radicalité de position.
Penser la violence devient réalité en se basant sur la réalité en Haïti . Peut aussi mépriser la position de Max Weber , qui nous apprend que toute action politique est fondée sur la violence. Point n’est besoin de distinguer force et violence. Mais il faut tout aussi bien préciser la force tend à imposer une action et la violence à dénaturer l’homme.
Le deuxième article analyse le fondement de la position de Deuleuze et sa fameuse déclaration : Je crois que Gautari et moi , nous sommes restés marxistes. Cette déclaration de Deleuze nous fait penser ce rapport à Marx en questionnant la position marxiste de la critique du capitalisme. En ayant en mémoire que Deleuze n’a jamais eu une approche économique et n’a pas véritablement utilisé les concepts marxistes de la base et de la superstructure. Toutefois, Deleuze essayait à tout bon champs de poser le problème de la politique et de la philosophie politique en sachant que Marx n’a jamais théorisé véritablement sur une approche de philosophie politique.
Ce sont deux textes qui guérissent mon niveau de stress aujourd’hui après une demi journée de manifestation où une amie ( sous toute réserve ) par le biais de sa mère m’a piqué la conscience du climat violentogéne du pays. Après une période de sommeil et de plaisanterie avec des amis en buvant quelques bières et suivi d’un appel effectué dans l’objectif de me calmer un peu , j’ai pu comprendre un ensemble de faits et d’idées qui me poussent à réfléchir. Par exemple , peut on être honnête en Haïti ? A quoi sert d’avoir été à l’école si le discours du commun des mortels n’épargne pas celui qui se dit intellectuel ou qui a fait des études pendant 4 ou 5 ans? Comment être humain dans un monde déshumanisant ? Pourquoi ne pas être violent si l’on vit en Haïti?
En me posant la question, la question de l’honnête sans xylolalie avec l’amie pour ma part fait surface , elle me tourne en dérision. A la fin , je comprends sa position parcequ ‘elle pense dans les mêmes circonstances , les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il n’est que question d’expériences et de construction de vie.
Ce qui va m’étonner comme information est l’assassinat et non la mort de Petion de la Radio Sans Fin (RSF) par des bandits armés. Tout de suite , je me suis posé la question : quelles catégories de bandits armés? Au niveau de la Police Nationale , il y’a des bandits armés( voir la vidéo circulant sur les réseaux sociaux ) le pouvoir a ses bandits armés,il suffit d’analyser le contexte politique avec Tije et Arnel pour bien le comprendre. Les bandits armés victimes de la situation précaire dans les bidonvilles ou les gethos. L’analyse de la ghettoïsation, nous fera comprendre le banditisme. Attention , l’approche de l’Ecole de Chicago n’est pas suffisante pour comprendre la question de la criminalité en Haïti. Il faut aller plus loin que cela.
L’assassinat de Pètion m’indigne et m’efforce à questionner mon existence. Serais je la victime de l’après Pètion ? ( je souligne que mon clavier est au courant que le président dans son discours à l’Arcahaie change le nom de Pètion en Pestion car il m’était difficile de faire accepter Pètion dans la rédaction de ce texte) .
L’indignation n’est pas liée totalement à la mort de Pètion mais à l’immobilisme des haïtiens et leur petitesse de peuple ayant comme seul événement à rappeler 1804. La situation du pays dit trop pour avoir seulement 1804. La violence de 1804 nous a servi à faire quoi et à nous indigner de quoi ? Nous avons trop à nous indigner. Nous avons trop d’événements qui nous avilissent. J’en profite pour dire à Bernard H. GOUSSE , qu’il comprend l’avilissement mais il n’a pas compris qu’il a participé à nous avilir car il était un bon baron du PHTK. Il a été choisi comme premier ministre entant que conseiller du président.
Il faut cesser de nous prendre pour des bêtes. Aujourd’hui, tout le monde veut faire des propositions pour se faire une santé intellectuelle et politique. Il faut encore finir avec l’hypocrisie quand on était maître à créer la situation politique et sociale du pays. Maître Bernard H. GOUSSE a avili la terre d’Haiti comme ministre en 2004 et conseiller de Martelly Michel en 2011.
Je ne veux indexer personne mais il faut donner la chance aux autres de réduire la pollution du climat politique quand vous avez été artisan de ce climat délétère.
La jeunesse a honte de vous .
La jeunesse en a marre.
La jeunesse ne vous hait pas mais elle demande une chance . La chance de s’organiser et de planifier le destin de ce peuple.
A bon entendeur salut.
Bernadin LARRIEUX , invisible
Je partage ce texte écrit en 2019.