Le 9 de ce mois d’avril, la divulgation d’une étude réalisée par l’Ipsos( entreprise de sondage française) pour le Centre National du Livre ( CNL) a dévoilé des résultats ” alarmants” sur le rapport des jeunes français (de 7 à 19 ans) à la lecture.(81% des jeunes français lisent quand-même.) Peu de temps après, le Président de la République Française, Emmanuel Macron, en visite le 12 avril au Festival du Livre de Paris, est monté au créneau pour déplorer ces résultats inquiétants et , dans la foulée, proposer des solutions. Il a évoqué plusieurs pistes, comme une meilleure présence des livres dans” tous les lieux où nos enfants se trouvent”: écoles, bibliothèques, mais aussi crèches par exemple. Le président envisage aussi la possibilité de ” systématiser ces rites de lecture quotidienne”:” un quart d’heure, une demi heure de lecture chaque jour pour nos enfants, c’est je crois un geste très simple qu’on peut organiser dans la société”, avance -t-il. En France, la lecture est une affaire d’État, mobilisant les plus hautes instances et d’énormes ressources. Le Président Emmanuel Macron a maintes fois décrété la lecture, grande cause nationale. Ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy l’ont fait également. Et depuis le milieu du XXe siècle, notamment sous l’impulsion du premier Ministre de la Culture de la République Française, l’écrivain André Malraux, on a commencé à développer en France un important réseau de bibliothèques publiques. Puis, durant les décennies 1960 et 1970, on implanta systématiquement des bibliothèques dans les écoles. Des Centres de Documentation et d’Information ( CDI) dans les écoles secondaires, des Bibliothèques Centres de Documentation ( BCD) dans les écoles primaires.
Ce n’est pas un hasard si la France est, ex aequo avec la Suède, le pays d’Europe où on lit le plus, avec une moyenne de 6h et 54 minutes de lecture par semaine. Ils sont suivis par l’Espagne et l’Allemagne. Disons-le en passant, en espérant que cela puisse vous intéresser, les champions du monde de la lecture sont les Indiens. Ils lisent quatre heures de plus que les Français, avec 10h42 par semaine. Les Asiatiques dominent le classement. La Thaïlande, la Chine et les Philippines arrivent respectivement en deuxième, troisième et quatrième. La France est classée à la huitième place mondiale.( Enquête Global English Editing ,2017). Chez nos frères Africains, malgré un retard important et des ressources limitées, les lignes bougent. En Côte d’Ivoire, par exemple, la Première dame, Dominique Ouattara, avec sa fondation Children of Africa œuvre depuis 1998 ” pour l’apprentissage et la pratique de la lecture de nos enfants”. Selon Dominique Ouattara :” Le développement de l’Afrique passe par l’apprentissage de la lecture aux enfants. (…). Clé d’une éducation réussie, l’apprentissage de la lecture demeure, plus que jamais, une des priorités publiques en Afrique subsaharienne. (…). La lecture permet non seulement de développer l’imaginaire de l’enfant comme de l’adulte, mais elle contribue également à faciliter l’apprentissage des autres matières de notre système éducatif.(…).
La Fondation poursuit la promotion de la lecture mais aussi l’apprentissage de l’informatique, à travers tout le pays. Dans cette démarche nous pouvons d’ailleurs compter sur l’appui des acteurs de l’industrie du livre, réunis le 25 janvier dernier (2018) lors d’une conférence internationale à Abidjan. Au programme de ce rendez-vous inédit, figurait la recherche de solutions pour promouvoir le livre et inciter les élèves à s’adonner à la lecture, améliorer la qualité des livres et assurer la disponibilité des livres auprès des élèves.” Il y a quelques mois, le ministre sortant de l’Éducation nationale, M. Nesmy Manigat, a lancé, en partenariat avec une dizaine de maisons d’édition haïtiennes, un programme de distribution de livres et de montage de bibliothèques dans les écoles. Malgré les difficultés liées au contexte et des lacunes dans l’organisation, cette initiative est essentielle pour booster la pratique de la lecture chez les jeunes haïtiens. Selon une étude datant de 2014,15% de nos écoles déclarent disposer d’ une bibliothèque. L’accès aux livres des élèves haïtiens est gravement limité. En attendant de pouvoir construire des bibliothèques dans toutes les écoles,il est important de mettre des livres à la disposition des élèves.
Ce programme qui n’en est qu’à ses premiers balbutiements doit être pris en compte, préservé et amplifié. Tout comme ils ont besoin de pain chaque jour,nos enfants ont besoin d’instruction et de livres.Bati lekòl toupatou.Mete liv nan lekòl yo.