Se pa lè pou n kay blan, une façon originale d’acclamer la couleur locale et de réveiller les consciences

par Oralus Christ-Falin
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Cet après-midi 3 mai 2022, à compter de 3 heures 3 minutes comme c’était annoncé depuis trois jours sur les réseaux du rappeur surnommé Wendy Traka de son vrai nom Duvert Wendy, il nous est convié d’accueillir « Se pa lè pou n kay blan », le titre du morceau publié par ce rappeur longue haleine qui ne cesse à chaque sortie d’épater les fans du rap haïtien à travers le monde. Accompagné de deux voix fortes de la musique haïtienne dont celle de Vanessa Désiré et de BIC (Roosevelt Saillant), Wendy nous propose un tableau rempli de nuances dont l’ensemble de sa représentation figure la couleur locale et les multiples crises auxquelles nous sommes contraints de circuler tranquillement aujourd’hui.

Tzvetan Todorov a eu le cul de dire que l’art engagé n’est pas pas un art soumis à des objectifs politiques, mais un art conscient de son identité. Comme Sully Prudhomme, Wendy ne cesse de faire comprendre que l’homme est son compatriote. Wendy a déjà offert de multiples chansons qui pourraient nous être utile dans plusieurs situations différentes. Parmi eux, il y a des prières (senyè ede m), des prédications (A qui veut l’entendre, nou fake…), des motivations (m just bezwen viv), etc.

 « Se pa lè pou n kay blan » n’est pas le premier morceau rap qui chante la couleur locale et les circonstances de ce pays. Master Dji, Masters, Barikad crew, Rockfam, Mistick 703, 35 Zile, D-Fi, Rebèl Pakamò, Ken-Fs, etc l’ont déjà fait à leur manière. La liste n’est pas terminée et n’est pas exhaustive. Il faut souligner que Wendy fait ce que certains artistes haïtiens ont peur de faire, se montrer aux côtés du peuple et responsabiliser l’Etat. Le thème unique de la majorité des artistes haïtiens n’est autre que l’amour. Ils ne se soucient pas de ce pays qui s’écoule dans le sang de ses enfants. Son texte ne touche pas à fond la principale cible capable de mettre un frein à ces cauchemars mais de toute évidence, il lance le défi aux dirigeants de libérer ce pays. « Se pa lè pou n kay blan | Se lè pou m lakay m ap manje pwason », l’essentiel à retenir, son texte relève les points d’attraction qui nous lient avec ce pays. Originaire de Léogâne, ces propos et ceux de BIC, nous permet d’applaudir leurs éloges mérités des femmes, de la gastronomie et des plages haïtiennes. Le désir de vivre et l’envie de voyager partout dans le pays nous manquent.

BIC dans son passage a profité pour parler de nos potentialités en matières de ressources naturelles non exploitées. Il nous a aussi sensibilisé sur l’histoire de ce pays qui symbolise l’expression de la fierté. En attendant la sortie d’autres artistes, les mélomanes commencent déjà à flamber les réseaux du rappeur. Plus de 1300 commentaires sur Twitter et plus de 5 milles vews sur Youtube en moins de 3 heures.

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